Fierté, prévention et soutien aux jeunes

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Quelles sont les responsabilités d'un cadre d'Agriservices au Sénégal ? Pourquoi avoir choisi l'agriculture pour domaine de travail ? La pandémie du COVID19 a-t-elle changé la vie dans les campagnes ? Nous posons ces questions et d'autres encore à Ousmane Sow, qui est également notre champion local de Diversité & Inclusion. Lire la version anglaise 

Quel est ton rôle au sein de la Fondation Syngenta pour une Agriculture Durable au Sénégal et quelles sont tes tâches ?
Ousmane Sow : Bonjour à tous, je suis responsable des Programmes Agriservices pour le Sénégal. Mes tâches quotidiennes consistent à établir le planning des activités dans les différentes régions. J’ai également une casquette financière : en effet, j’établis les budgets pour les activités et projets. Ensuite, je dois également produire les rapports d’activités à la fin de l’année.

Tes tâches sont donc variées, tu es donc très impliqué au sein de l’équipe et auprès des agriculteurs. Pourquoi avoir choisi d’évoluer dans le domaine de l’agriculture ?
Ousmane Sow : Je pourrais citer plusieurs éléments, mais je vais tout d’abord vous donner 4 raisons principales. Tout d’abord pour la fierté familiale, en effet mes deux parents mon père, un brave producteur et ma mère une généreuse commerçante de légumes m’ont tellement fasciné toute ma jeunesse lorsque je les voyais. Ensuite de nature autonome, et ayant toujours cru à l’autonomie je me suis naturellement tourné vers les plantes et les légumes. Les plantes occupent un rôle important de la chaine alimentaire car elles nourrissent tout le monde. J’ai également développé cette passion lors de mes études universitaires, et surtout c’est également par obligation pour mon pays et mes compatriotes, l’agriculture est importante pour nourrir la population car un grand nombre de mes compatriotes dépendent de l’agriculture pour vivre.

Quelle relation entretiens-tu avec les agriculteurs au quotidien avec par exemple les jeunes, ou les femmes ?
Généralement avec les producteurs j’ai une relation ouverte et surtout basé sur la confiance. Notre relation nous permet de partager des connaissances sur la production. Avec les jeunes, c’est essentiellement des échanges sur les sujets d’entreprenariat, de gestion d’entreprise, de marketing, le tout appliqué en milieu agricole.

Avec la situation sanitaire COVID19, comment avez-vous réagi dans le travail au quotidien ?
Nous avons dû changer notre manière de travailler dans un premier temps, avec moins de visites dans les champs et surtout d’échanges au bureau. Mais à présent nous pratiquons les gestes barrières, les producteurs, les collègues, tous pratiquent les gestes barrières afin de continuer les activités. 

As-tu un souvenir en particulier d’un projet ou d’un agriculteur ou une histoire en particulier à partager ?
Je peux citer un évènement que je n’oublierai pas. C’était en début d’année 2019 lors du recrutement des 10 étudiants (es) assistants des 10 nouveaux agripreneurs de Farmers’Hub. Sans trop m’attarder sur ses compétences, j’avais fini de valider pour une jeune demoiselle dont le visage était rempli de chagrin et de désespoir.  Puis j’ai choisi de l’affecter à l’un des Farmers le plus enclavé avec un maximum de solitude. Huit mois après, la jeune demoiselle se confie à moi en ces termes : «merci M. Sow, tu m’a sauvé la vie! Car en effet tout juste avant notre entretien, je venais de perdre ma meilleure amie mort suite à une crise d’asthme. Cette mort ajouté de mon impasse à la fac, j’avais plutôt envie de mourir aussi. Mais mon recrutement m’est paru comme un énorme espoir tandis que mon affectation dans cette zone me permit de se ressourcer très profondément. Et 15 mois après,  me voilà mon propre chef d’entreprise avec jusqu’à 100 USD par moi !

As-tu des conseils à donner aux jeunes qui veulent s’engager dans l’agriculture ?
Je leur dirai de commencer directement avec le peu d’éléments ou moyens qu’ils ont à disposition. D’y aller posément, car même les difficultés qu’ils rencontreront seront des opportunités à saisir. Et surtout qu’ils n’oublient pas que l’argent n’est pas le seul gain.

D'une manière plus générale, quels livres recommanderiez-vous ? 
Il est peut-être surprenant que je ne fasse pas de publicité pour les manuels agricoles ! Mais je suis fan de livres d'affaires comme "Père riche, Père pauvre
" de Robert Kiyosaki et "Comment s’organiser pour réussir" de David Allen. Dans un tout autre genre, je peux aussi recommander de tout cœur "Une si longue lettre" de l'écrivain sénégalais Mariama Bâ. C'est une excellente façon de découvrir divers aspects de notre culture et de notre société. 

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