L’agriculture doit devenir un secteur de véritables entrepreneurs

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Samuel Guindo
Samuel Guindo nouveau chef de la Fondation au Mali 

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Agronome de formation, Samuel Guindo est notre nouveau Directeur Pays au Mali. Ce passionné d’agriculture remplace Salif Kanté. Samuel nous livre ici sa vision et son ambition.

Sa nomination couronne 18 années d’un riche parcours professionnel. C’est en 2006 que Samuel débute chez ICRISAT, avant de passer par les ONG Action contre la faim, Caritas et Oxfam. Là il a géré plusieurs projets d’amélioration de la sécurité alimentaire. En 2014, il retourne à ICRISAT, avant de nous rejoindre en 2016 comme coordonnateur local du programme régional riz puis Responsable Agriservices. Titulaire d’un Master en politiques agricoles et économie paysanne et engagé pour l’entreprenariat agricole, Samuel est un homme d’actions, humilité et patience.

 

Comment apprécies-tu le travail de la Fondation au Mali ?

Mon expérience professionnelle m’a permis d’apprécier son approche remarquable et pertinente pour les producteurs. On facilite leur accès aux intrants, équipements, financements et les met en relation avec les fournisseurs, les banques et d’autres acteurs. Nous le faisons de manière participative et inclusive, en impliquant fortement les producteurs dans tous les processus et en renforçant leurs capacités. Je me réjouis lorsque je constate qu’aujourd’hui que les producteurs que nous appuyions au départ finissent par se passer de nos services en devenant plus autonomes. Par exemple, nous avons aidés à installer les Centres d’Exploitation des Machines Agricoles (CEMA). Aujourd’hui, ils n’ont plus besoin de notre appui pour assurer leur gestion ou renouveler leurs équipements. 

Ma plus grande satisfaction morale et sociale est de voir la vie d’un producteur, d’un ménage ou même d’une communauté changer positivement grâce à nos interventions. Lorsque nous donnons aux producteurs l’accès à des intrants de qualité, à des équipements, à des connaissances et pratiques agricoles adaptées au changement climatique, lorsque nous les relions aux marchés, nous leur permettons d’accroître leurs revenus et de sortir du cercle vicieux de la pauvreté. Ces actions ont aussi un impact sur l’accès aux services de santé et d’éducation, piliers essentiels pour le développement du capital humain. 

 

En prenant la tête de l’équipe, quels seront tes priorités ? 

Nous devons mettre à l’échelle les initiatives réussies, les modèles probants rentables qui changent la vie des petits exploitants agricoles. Ma vision est de nous positionner comme une organisation de référence, leader en la matière. Je veux développer davantage des modèles d’agro-entreprises rurales qui permettent aux producteurs d’augmenter leurs revenus et de changer leurs conditions de vie afin de renforcer leur résilience. L’agriculture ne doit pas juste être une activité de subsistance mais un secteur qui permet de faire émerger de véritables entrepreneurs.

 

Comment comptes-tu traduire ta vision sur le terrain ?

Le défi est grand, mais pas insurmontable. Nous ne pouvons le relever seul. Nous devons aller vers l’ensemble des parties prenantes du système alimentaire. Nous devons développer des partenariats stratégiques pour relever le défi d’une agriculture plus résiliente face aux changement climatique. Lorsque nous sommes soudés et unis, nous sommes plus forts et rien ne pourra nous arrêter. Chacun de nous à un rôle important à jouer. Tout le monde compte !